Même si beaucoup (beaucoup !) d’études ont été faites sur les liens entre stress et acouphènes, il reste des incertitudes et des zones d’ombres. J’ai pensé qu’une mise à plat de tout ce qu’on sait aujourd’hui et des solutions reconnues s’imposait. L’occasion de voir que parfois, le stress peut aussi nous protéger du bruit ! Ça vous la coupe, hein?
Evidemment que les acouphènes créent du stress !
Il n’y a plus rien à redire là-dessus, ça a été prouvé maintes fois. Les sifflements et bourdonnements d’oreille peuvent considérablement augmenter le niveau de stress dans la vie des personnes qui en souffrent. Que se passe-t’il exactement?
Le stress, un phénomène de survie
Que se passe-t’il chez la majorité des gens lorsqu’ils perçoivent un stress ? Et bien, le cerveau va le relier à un danger.
Mettons que vous vous baladiez il y a 10 000 ans dans une belle et grande forêt européenne. Arrive, comme ça pouvait arriver à l’époque, un tigre à dents de sabre qui vous regarde avec appétit. Le cerveau, lui, voit clairement le problème ! Il va alors activer l’amygdale, autrement dit le centre de la peur, pour déclencher « le grand plan de survie » du corps.
Arrivé là, vous ne voyez plus que trois options : vous cacher – vous battre – fuir
Pour faire ça efficacement, l’amygdale enclenche aussi toute la panoplie du parfait petit stressé :
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- Accélération des battements du coeur. Augmentation du débit sanguin dans les extrémités
(Pratique pour courir ou taper) - Perception plus grande de l’environnement visuel et sonore
(Tiens tiens…) - Désactivation de la gestion des émotions, des capacités d’analyse et de planification.
(C’est pas le moment d’être calme ni de se prévoir un apéro chez Martine) - Déclenchement d’un ensemble d’hormone et de cocktails chimique, comme l’adrénaline
(Toujours pour nous mettre en action) - Dépression du système immunitaire
(Le petit rhume là, c’est pas l’urgence du moment) - En gros, Il faut du fuel, donc on désactive tout ce qui ne sert pas à sauver notre peau !
- Accélération des battements du coeur. Augmentation du débit sanguin dans les extrémités
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Arrive ensuite le moment où toute cette mobilisation interne s’avère très utile : vous fuyez à pleines jambes ! Et vous parvenez, miraculeusement il faut bien le dire, à vous échapper. Ouf ! La pression redescend, le système se remet en place, les fonctions du corps reprennent une activité normale. Tout va bien !
Votre cerveau confond acouphènes et tigre à dents de sabre !
Seulement voilà, ici on ne parle pas de tigre à dents de sabre mais d’acouphènes ! Mais votre cerveau lui, ne fait pas la différence entre ces bruits parasites et un fauve de l’ère glaciaire. D’autant que se battre contre les acouphènes, les fuir ou se cacher d’eux manque réellement d’efficacité… Et cette exposition prolongée au danger, le cerveau n’aime pas ça du tout.
Et chaque fois que vous stressez à cause de vos bruits parasites, le cerveau déclenche à nouveau ce processus de survie. Donc si c’est au moment du couché, vous comprenez facilement pourquoi vous tournez en rond dans votre lit pendant des heures avant de vous endormir d’épuisement.
Quand les acouphènes augmentent, le stress augmente aussi…
Autre situation qui peut générer du stress c’est les moments de « crises d’acouphènes », quand ils augmentent subitement. Encore une fois, pour les mêmes raisons, le cerveau active l’amygdale et vous retournez dans cet état d’alerte.
Les acouphènes, un nid de facteurs stressants
Enfin, les sifflements, chuintements et autre bourdonnements d’oreille vont provoquer des conditions, elles-mêmes stressantes. Selon les études, près de la moitié des personnes qui souffrent d’un acouphène chronique souffrent aussi d’anxiété, de dépression ou de troubles de l’humeur. Ces états vont générer davantage de stress et activer l’état d’alerte du corps.
Stress -> acouphènes ou acouphènes -> stress ?
Si tous les scientifiques s’accordent aujourd’hui à dire que les acouphènes peuvent générer du stress, les études donnent moins de réponses sur le sujet inverse. (Le stress génère-t’il des acouphènes ?) Pourtant, les ORLs et audioprothésistes rapportent fréquemment que beaucoup de leurs patients se plaignaient de stress psychologique AVANT d’avoir des acouphènes. Creusons un peu les études existantes.
La première étude sur le lien stress acouphènes
La toute premières étude menée sur le lien stress-acouphènes s’est faite en 1817 par le Dr John Harisson Curtis. C’était un chirurgien au Dispensaire Royal des maladies de l’oreille à Londres. Il a observé que 2 fois sur 5, les patients qui connaissent un début d’acouphènes ont subi un stress intense à la suite d’un décès familial.
Il faudra attendre 1987 pour avoir les premiers études solides sur le lien entre stress et acouphènes. Ces deux études ont été réalisées avec plus de 10000 participants. Mais auparavant, faisons un focus sur ce que sot les stress psychologique et physique.
Une origine admise des acouphènes : le stress physique
Si vous avez un peu traîné vos pattes sur les nombreux sites informatifs sur les acouphènes, il va vous sembler évident que les acouphènes peuvent provenir d’un stress physique. Par stress physique, on entend : l’exposition au bruit, l’ostéoclerose, l’otospongiose, les otites chroniques, l’ototoxicité, les gènes défectueux…
Il est moins évident de savoir pourquoi le stress physique va générer des acouphènes.
Explications : le stress physique va stimuler la partie du cerveau qui gère l’oreille de façon inappropriée et affecter le système auditif. Les informations transmises par le système auditif sont alors mal codées. C’est ce qu’essaie de compenser le cerveau en générant des acouphènes.
Investigations sur le lien acouphène et stress psychologique
Là où ça devient intéressant c’est quand on se penche sur le stress psychologique.
Des chercheurs, qui ont exposé des rats à des stress prolongés (Oui je sais…), ont pu démontrer que le stress psychologique pouvait avoir un impact sur le système auditif. Autrement dit, un stress psychologique peut impacter l’oreille directement. Même si aujourd’hui, les conséquences véritables de cet impact sont mal comprises, d’autres études vont clairement établir le lien entre stress psychologique et acouphènes.
2 études à la loupe
La première étude démontre que les probabilités d’avoir des acouphènes, est à peu près la même chez les personnes hautement stressées que chez les personnes exposées au bruit dans leur profession.
Ils ont aussi vu que le stress psychologique aggrave bien les acouphènes. Ils ont même démontré que de hauts niveaux de stress combinés à une activité professionnelle bruyante contribuait à doubler les chances d’avoir des sifflements dans les oreilles.
La deuxième étude montre qu’un tiers de la population active présente des problèmes auditifs ou des acouphènes, ou les deux.
Ils ont aussi confirmé (même si on s’en doutait un peu…) que les problèmes de sommeil étaient bien plus fréquents chez les acouphéniques.
Enfin, ils ont clairement établi un lien entre l’importance / la durée du stress et la présence d’acouphènes.
Une preuve irréfutable
En 2011, est parue une étude qui achève d’enfoncer le clou : « Stress and prevalence of hearing problems in the Swedish working population ». (Stress et prévalence des problèmes d’audition dans la population active suédoise)
L’étude a porté sur 9756 participants. Elle montre clairement et sans ambiguïté, la relation entre différents facteurs de stress (stress professionnel, maladie de longue durée, sommeil difficile, burn-out ) et la prévalence à avoir des problèmes auditifs ou des acouphènes.
Quand le stress est partout !
Le stress a aussi d’autres façons, plus indirectes, d’aller stimuler les acouphènes :
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- On sait aujourd’hui que certains acouphènes proviennent de problèmes circulatoires. Or le stress joue sur la circulation sanguine, il peut donc, indirectement provoquer des acouphènes. Par ailleurs, en jouant sur la contraction des vaisseaux sanguins au niveau de l’oreille, le stress peut aussi générer des sifflements ou bourdonnements d’oreille.
- Le stress augmente notre perception : en état de stress, nous devenons hyper-vigilants. ce qui a pour conséquence de nous faire focaliser encore davantage sur les acouphènes. Ce n’est pas tant que leur niveau augmente, mais plutôt qu’en focalisant dessus, nous avons la sensation qu’ils sont plus forts.
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En complément d’information, voici une vidéo que j’ai faite il y a quelques années sur le cercle vicieux stress acouphènes. Pardon pour la video et le son pourri, j’étais moins équipée à l’époque !
Comment gérer stress et acouphènes ?
Peut-être, ressentez-vous dans votre vie, les effets du stress. Ou avez-vous constaté un stress généré par la présence des acouphènes. Dans ce cas, la vraie question est de savoir comment y remédier.
Evitez le stress physique
Il va de soi que les précautions sont de mises quant aux stress physiques. Toutes les recommandation de base par rapport au bruit s’imposent.
Calmez votre amygdale
Les acouphènes ne sont pas dangereux : vous n’êtes pas en danger de mort. Prendre conscience de ça, aide déjà l’amygdale à se calmer et baisser l’alerte.
Souvent, le stress est attisé parce que vous avez entendu des phrases comme « Vous devez apprendre à vivre avec » ou « il n’y a rien à faire ». Ne prenez pas attention à ce genre de phrases. Ce sont souvent des personnes qui manquent juste d’information. Prenez du recul et continuez de chercher vos solutions en vous sortant ces phrases toxiques de la tête.
De même, les forums axés sur les défaites et le désarroi vous empoisonnent tout autant le cerveau. Rejoignez un groupe positif, qui cherche à aller de l’avant. C’est le moment de venir sur mon groupe What’s app « Soutien Acouphènes (Questions/Réponses) ». Vous y trouverez une communauté de gens positifs et je réponds à toutes les questions que vous pouvez vous poser autour des acouphènes par audio.
Quel est votre niveau de stress quotidien ?
Nous n’avons pas toujours conscience du niveau de stress qui se joue dans notre vie. Pourtant notre rythme de vie, les contraintes du quotidien, les conflits (famille, collègues, couple…), le travail, les enfants… Tout ça favorise nettement la présence du stress. On peut pourtant apprendre à agir dessus avec les outils et informations appropriés.
La première étape est de faire un bilan de vie pour prendre réellement conscience du niveau de stress présent.
Réduisez les effets du stress sur votre corps
Pour retrouver son état d’homéostasie (équilibre), le corps va puiser dans les minéraux du corps pour « tamponner » les déchets acides générés par le stress. Dans les périodes de stress intense, il convient d’apporter suffisamment de minéraux au corps pour le soutenir. A savoir que l’oreille est très gourmande en minéraux mais le corps enverra en priorité les minéraux là où il sont nécessaires, donc sur l’état d’alerte.
Dans notre société aux sols dénutris et aux pollutions omniprésentes, nous sommes souvent carencés. Vous supplémenter en minéraux vous aidera à prendre soin de votre corps mais aussi de votre oreille.
Réduisez stress et acouphènes
Allez-y à fond sur les méthodes relaxantes : cohérence cardiaque, méditation, relaxation, étirements, chanter, danser, rire… Tout est bon à prendre. Beaucoup de témoignages montrent qu’avec une bonne méthodologie, on peut même arriver à baisser l’intensité et la fréquence des acouphènes… A bon entendeur 🙂
En quoi mon approche peut vous aider avec vos acouphènes ?
PA2.0 offre la seule approche à ce jour qui combine un travail profond sur votre vie et votre mental à la gestion du stress, tout en apprenant à se défocaliser des acouphènes. C’est aussi l’occasion de se poser et faire un bilan de vie pour ajuster ce qui a besoin de l’être. De nombreux participants (voir les témoignages) ont déjà retrouvé un véritable équilibre dans leur vie avec PA2.0 et les nombreux outils proposés. Regardez maintenant le webinaire pour en savoir plus sur le programme que j’ai créé pour les personnes qui souffrent d’acouphènes.
Sources
Ciminelli, Patricia, Sergio Machado, Manoela Palmeira, Mauro Giovanni Carta, Sarah Cristina Beirith, Michelle Levitan Nigri, Marco André Mezzasalma, et Antonio Egidio Nardi. « Tinnitus: The Sound of Stress? » Clinical Practice and Epidemiology in Mental Health : CP & EMH 14 (31 octobre 2018): 264‑69. https://doi.org/10.2174/1745017901814010264.
Elarbed, Asma, Kathryn Fackrell, David M. Baguley, et Derek J. Hoare. « Tinnitus and Stress in Adults: A Scoping Review ». International Journal of Audiology 60, no 3 (mars 2021): 171‑82. https://doi.org/10.1080/14992027.2020.1827306.
Gomaa, Mohammed, Manal Abo elmagd, Mohamed El-Badry, et Rafeek Kader. « Depression, Anxiety and Stress Scale in patients with tinnitus and hearing loss ». European archives of oto-rhino-laryngology : official journal of the European Federation of Oto-Rhino-Laryngological Societies (EUFOS) : affiliated with the German Society for Oto-Rhino-Laryngology – Head and Neck Surgery 271 (27 septembre 2013). https://doi.org/10.1007/s00405-013-2715-6.
Hasson, Dan, Töres Theorell, Martin Benka Wallén, Constanze Leineweber, et Barbara Canlon. « Stress and Prevalence of Hearing Problems in the Swedish Working Population ». BMC Public Health 11 (23 février 2011): 130. https://doi.org/10.1186/1471-2458-11-130.
Kraus, Kari Suzanne, et Barbara Canlon. « Neuronal Connectivity and Interactions between the Auditory and Limbic Systems. Effects of Noise and Tinnitus ». Hearing Research, Annual Reviews 2012, 288, no 1 (1 juin 2012): 34‑46. https://doi.org/10.1016/j.heares.2012.02.009.
Mazurek, B., A. J. Szczepek, et S. Hebert. « Stress and Tinnitus ». HNO 63, no 4 (avril 2015): 258‑65. https://doi.org/10.1007/s00106-014-2973-7.
Mazurek, Birgit, Heidemarie Haupt, Heidi Olze, et Agnieszka Szczepek. « Stress and tinnitus—from bedside to bench and back ». Frontiers in Systems Neuroscience 6 (2012). https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fnsys.2012.00047.
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Photo de Andrea Piacquadio: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/photo-de-l-homme-touchant-sa-tete-3752834/
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